Le célibat a un coût

Publié le 25 avril 2013 | Humeurs

Vivre seule, ce fardeau financier.
Je vous plante le décor :

Après 5 ans d’études, je suis devenue traductrice (pour faire simple) au sein d’une agence (= pas toute seule chez moi donc, cette différence est importante du fait que je touche un salaire fixe et non un truc variable et potentiellement supérieur si Dieu est avec toi et que tu as des commandes en temps de crise). En parlant de salaire, et puisqu’on se dit tout, je touche un poil au-dessus du SMIC. Ouais ouais. Coucou. 5 ans d’études. Ma mère ne s’en remet pas. 

Et donc vivre seule = payer seule ses factures = en chier sa race.factures
Parce qu’expliquez-moi tous, comment vous faîtes pour gérer loyer + charges + mutuelle + taxe d’habitation + free t’as tout compris + assurance voiture + essence, et j’en passe.
Heureusement je bouffe que des courgettes, ça coûte pas cher. Et ça fait pas de mal à mon cul.
Heureusement, je paye pas d’impôts. Mais je suis pas assez en galère pour toucher la CAF.
Malheureusement, ma pilule n’est pas remboursée. Ne pas vouloir de mioche, c’est un budget.

 

Pour faire simple : Salaire – charges “obligatoires” = 30 € (non soumis à TVA)
30 € pour offrir un cadeau à l’anniversaire du mois, pour partir en vacances, pour manger au restau ou aller boire un verre après le taf.
30 € pour m’acheter une culotte, une crème de jour ou un nouveau mascara.
30 € pour éventuellement me faire épiler.
Rayez les mentions qui vous paraissent les plus inutiles.

la bonne paye

Alors oui, je fais un taf qui me plaît, que je suis plutôt fière d’annoncer au premier rencard (au quoi ?), dans lequel je me sens pas trop pourrite, et pour lequel j’arrive à me lever avec le smile le matin. (surtout aujourd’hui dis donc, tu le sens ?)
J’ai bien évidemment regardé ce qui se faisait ailleurs. Rien à faire, j’ai pas choisi la bonne branche. Tralilalouuu.
Non seulement les postes comme le mien en agence ne sont pas nombreux (ce qui ne me procure pas une grande force de négociation vis-à-vis de ma responsable) mais le salaire proposé reste similaire. Je gagnerai visiblement 100-200 € de plus à Paris mais pour quelle vie ? (car oui, la vie parisienne ne nous fait pas toutes rêver, petites provinciales que nous sommes) Et quel appart ? Impossible !
Et s’installer à son compte en cette période de crise, alors que déjà en poste fixe on a pas assez de taf ? Flippant. (Le budget traduction est l’un des plus faciles à réduire dans une bote en galère, t’as toujours un cousin qui est parti à Douvres en 5ème et qui te filera un coup de main pour ton manuel)î.

Combien de personnes je croise aujourd’hui et qui enviaient ma “réussite” scolaire à l’époque (tout ça avec des gros guillemets, j’ai simplement validé mes exams), disons plutôt enviaient mes ambitions professionnelles déjà établies à 20 ans, n’ont pas eu le courage d’aller jusqu’au bout et gagnent finalement plus que moi aujourd’hui, quitte à faire un taf de merde qui les fait chier au plus haut point. Alors quoi, je dois être heureuse de m’épanouir ici ? Ça paye pas ma boite de thon. D’où les courgettes.

Les solutions ?

– La coloc ? j’ai donné. Et j’ai échoué. Et j’ai goûté à mon indépendance depuis, et jme kiffe. Et j’ai 25 ans bordel. Pardon mais c’est trop bon.Ronald McDonald

– Trouver un B-boy et m’installer chez lui dans la seconde ? So 2012.

– Epouser un vieux riche héritier ? J’veux pas me marier.

– Bosser chez Macdo le soir ? Il leur faut un Bac+15, j’ai pas le level.

– Arrêter de prendre ma caisse ? Sachant que le train est 2 fois plus cher si jveux faire quoi que ce soit et que jme fais suivre par des gars relous du tier-quar quand je vais bosser à pieds.

– Changer d’orientation professionnelle ? Devenir assistante trilingue ou gratte-papier de je n’sais qui car oui, ça paye plus que mon poste actuel. Même passer le balai paye plus que mon taf de toute façon. Y’a pas d’sous-métier. Juste des choses qui te plaisent plus. Et j’ai envie de croire à mon épanouissement professionnel. Tin.

Je l’ai pas encore trouvée cette f***ing solution. HELP!

 

Ces 3 dernières années, j’ai dépensé 5000 € en plus de mon salaire (fort heureusement, j’ai bossé 4 mois tous mes étés d’étudiante bonnasse et j’ai pu être sage épargner à l’époque).
Croyez-le ou pas, je ne fais pas de folies. J’ai juste la poisse. Une taxe d’habitation méga chère, des relevés EDF qui te redemandent 1000 € tous les ans en plus de ton versement mensuel (pour avoir froid tellement tes radiateurs sont pourris), tes pneus crevés par des abrutis, un accident par-ci par-là (= une assurance voiture de sa mère la p*te en string de bain race)…

 

stephane plaza

 

Alors voilà, j’ai fait une demande de logement social.

En espérant réduire ce budget de 200 €.
Si celle-ci n’aboutit pas sous peu, je vais pouvoir dormir sous les ponts. Et on le sait tous, sous les ponts y’a pas de branchement pour le lisseur. Galère

 

Y’a-t-il des gens indépendants dans la salle qui arrivent à gérer leurs finances ? J’veux dire sans appeler maman dès que ta machine à laver ne fonctionne plus ou que tu dois changer tes pneus ?macaronredactricesbgmoyen
C’est ma question du jour, je suis toute ouïe. (et bien saoulée par tout ça).

pp chachaCâlins,
Chacha

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33 Réponses pour Le célibat a un coût

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